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62.

SUR OPPIANUS.

Avec son fils unique, en sa fleur moissonné,
Silanus a perdu son soutien et sa joie.
Vite, que ta largesse, Oppian, se déploie !
As-tu quelque présent qui lui soit destiné ?
Cours, ou crains qu’un rival encore plus acharné
Ne lui porte le sien, ou déjà ne l’envoie.
Destin cruel ! ô père infortuné !
De quel vautour deviendras-tu la proie ?

63.

À MARIANUS.

Tu vois, Marianus, qu’on cherche à te séduire,
Et tu sais à quel but tout captateur aspire.
Or, nul ne fut jamais plus âpre que le tien ;
Tu ne l’ignores pas ; et pourtant, de ton bien
Tu le fais l’héritier, l’unique légataire.
— De ses présents nombreux c’est le juste salaire.
— Insensé ! ces présents cachent un hameçon ;
Et que doit au pêcheur le malheureux poisson ?
— Il pleurera ma mort. — Oui, de pleurs mercenaires ;
Point de legs, et ses pleurs alors seront sincères.