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A sept clepsydres vient pour toi
De limiter le temps de la parole.
Toi, sans perdre un moment de ce temps qui s’envole
Tu pars, bats la campagne, et devant toi tu cours,
Déclamant, à briser le tympan des plus sourds.
A mesure qu’une fiole
Est descendue, afin de rafraîchir ta voix.
Tu la saisis, d’un seul trait tu la bois,
Et n’en repars que de plus belle.
Ton infatigable loquèle
Comme un torrent roule et roule toujours ;
De tes clepsydres la cinquième
Est écoulée, et déjà la sixième
Touche à sa fin : c’est assez donner cours
A ta faconde sans pareille,
Mon cher ; tu parles à merveille,
Mais, sans te perdre en de plus longs détours,
Pour soulager ta soif, ta voix et notre oreille,
Avale la septième, et finis ton discours.

38.

SUR LE FILS DE RÉGULUS.

Le fils de Régulus déjà sait, à trois ans,
De ce grand orateur distinguer les talents.
À peine il l’aperçoit, que, du sein de sa mère
Il voudrait s’élancer dans les bras de son père
Dont son naissant orgueil partage les succès.
Les sièges d’où Thémis proclame ses arrêts,