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23.

CONTRE PAULLUS.

Si je n’ai projeté de te voir ce matin,
Si tel n’était pas mon dessein,
Que du mien ton logis s’éloigne plus encore !
Mais, Paullus, ton manoir est au mont Esquilin ;
Des piliers de Tibur le mien est fort voisin,
Près du temple écarté d’où la champêtre Flore
Voit Jupiter Capitolin.
Du chemin de Suburre il faut gravir la pente,
Que la boue en tout temps rend encore plus glissante,
Éviter les fardeaux et les pesants haquets
Que traîne avec effort un long rang de mulets.
Mais le pis, c’est qu’après tant de soins et de peine,
Lorsque tout suant, hors d’haleine,
A ta porte, à la fin, j’arrive anéanti,
En m’ouvrant, ton valet me dit : Il est sorti !
Et voilà le loyer de ma fatigue vaine
Dont ton meilleur accueil ne m’eût payé qu’à peine !
Un client a toujours des patrons inhumains ;
Veux-tu rester le mien ? Paullus, dors les matins.

24.

À BASSUS.

Avant qu’eût repris sa vigueur
La loi qui, dans les jeux, marque à chacun sa place,