Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/219

Cette page n’a pas encore été corrigée
173

13.

CONTRE CALLISTRATE.

Il est vrai, je suis pauvre et l’ai toujours été,
Callistrate, et pourtant j’ai quelque renommée.
Chevalier, dans mon ordre avec honneur cité,
Je suis aussi poète, et la foule charmée
Qui lit mes vers, me suit avec un bruit flatteur,
Et du doigt désigne l’auteur.
Ainsi j’obtiens par ses suffrages,
De mon vivant, ce que n’obtiennent pas
Tant d’autres après leur trépas.
Et toi, quels sont tes avantages ?
Dans un vaste palais de marbre revêtu,
Tu vois ton coffre-fort regorger de richesses ;
Syène pour toi seul épuise ses largesses,
Et les toisons de Parme enflent ton revenu.
Oui, nous voilà tous deux : mais sache te connaître :
Tu n’as, pour tant d’orgueil, que de faibles appuis ;
Chacun peut devenir ce que je te vois être,
Tu ne seras jamais ce que je suis.

14.

SUR MANNÉJUS.

Aux jeux du cirque, assis toujours aux premiers bancs,
Avant que l’empereur eût assigné les rangs,