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6.

À PARTHÉNIUS.

A toi, Parthénius, des muses favori,
Les muses vont porter les vœux de ton ami.
Que puissent tes vieux jours, sans douleur, sans danger,
Sous les yeux de César longtemps se prolonger !
De bonne heure imitant l’exemple de ta vie,
Vois ton fils sur tes pas prompt à se diriger,
Et jouis d’un tel sort sans exciter l’envie !
D’un recueil nouveau-né que je viens d’abréger,
Ami, ma missive est suivie ;
C’est un enfant timide, il faut le protéger.
Je te connais prudent ; fais si bien qu’il pénètre
Au fond du sanctuaire où réside ton maître.
Choisis l’instant où la gaîté,
Désarmant son austérité,
Rend Jupiter plus abordable ;
Où la paix, la sérénité,
Se peignent sur son front aimable,
Où nul placet n’est rejeté :
Mon livre, en ce moment, peut être présenté.
Ne crains pas qu’il te compromette ;
Sur le cèdre un livre roulé,
Garni d’ébène et de pourpre habillé,
Ne fait point redouter de demande indiscrète.
Ne l’offre pas ; mais, comme sans dessein,
Négligemment tiens-le en ta main,
Et crois que des neuf Sœurs le protecteur suprême
Le demandera de lui-même.