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Quand du généreux Mélior
La candeur, la bonté viendraient s’y joindre encor,
Près d’elle et de ses sœurs tout serait inutile ;
Toujours Clotho prépare et charge ses fuseaux,
Sans y rien ajouter ; Lachésis toujours file,
Et toujours Atropos fait jouer ses ciseaux.

55.

À LUCIUS.

Lucius, de ton siècle et l’espoir et l’honneur,
Qui ne veux pas que sur le Tage
Arpi, par les talents, obtienne l’avantage ;
De notre Espagne illustre défenseur,
Laissons aux enfants de la Grèce
Chanter Rhode, Mycène et leurs fameux remparts ;
Thèbes aux cent palais, et Sparte où la jeunesse
S’exerce dans des jeux qui blessent les regards ;
Nous, fils de la Celtique, ou nés dans l’Ibérie,
Par quel ridicule travers
Rougirions-nous d’honorer dans nos vers
Les noms, quoiqu’un peu durs, chers à notre patrie ?
Citons donc Rilbilis dont l’utile métal,
Quelquefois dangereux, nulle part n’a d’égal.
Parlons de Platéa, cette cité bruyante
Sous les coups du marteau toujours retentissante ;
Le Xalon qui l’entoure, et ses rapides eaux
Qui durcissent l’acier du glaive des héros ;
Tudèle, Rixamare et ses danses joyeuses,
Cardua, qui se plaît aux tables somptueuses,