Page:Martial - Épigrammes, traduction Dubos, 1841.djvu/123

Cette page n’a pas encore été corrigée
77

67.

À POSTHUME.

Du plus loin que tu m’aperçois,
« — Que fais-tu ? » c’est ton mot, ton salut ordinaire.
Si cent fois en un jour nous nous voyons, cent fois
Tu me dis : « Que fais-tu ? » Tu n’as donc rien à faire ?

68.

À OLUS.

Je t’appelais jadis mon maître, mon patron,
Et t’appelle aujourd’hui simplement par ton nom,
Olus ; mais de ma part ce n’est point arrogance ;
Je me suis rendu libre au prix de mon aisance.
Qu’il se donne un patron et qu’il accepte un roi,
Celui qui, ne sachant être maître de soi,
Contre les faux plaisirs qui suivent l’opulence
Échange le vrai bien de son indépendance.
En deux mots voici mon secret :
On est libre quand on veut l’être ;
Qui sait se passer de valet
Sait aussi se passer de maître.