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Une sardoine orientale
De sa main jusqu’à nous reflète un vif éclat.
Sa toge ternirait la neige la plus pure,
Et Tyr pour son manteau prodigua sa teinture.
De ses cheveux les parfums exhalés
Embaument tout l’amphithéâtre.
Ses jambes et ses bras, avec soin épilés,
Présentent le poli, le luisant de l’albâtre.
Une brillante agrafe attache élégamment
Son brodequin de pourpre, ennobli d’un croissant.
La bandelette où, sur la toile,
L’or a dessiné mainte étoile,
Couvre son front d’un riche bourrelet.
Cet homme, quel est-il ?… Si ta main indiscrète
Soulève un peu la bandelette,
Son front stigmatisé te dira ce qu’il est.

30.

CONTRE CAIUS.

J’avais très-grand besoin de quelque cent écus,
Et pour les emprunter, je m’adresse à Priscus,
Mon ami de trente ans. Une pareille somme
N’aurait pas, même en don, trop pesé sur un homme
Dont les coffres sous l’or cent fois se sont rompus.
— Ami, le barreau t’offre une riche carrière,
Exploite-la, crois-moi, tu ne saurais mieux faire.
— Merci de ton conseil, lui dis-je assez surpris ;
Je te demande un prêt, et non pas un avis.