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VIII
préface

Accessible, de plus, à toutes les bourses, puisqu’elle se place en France, entre Rodez et Montpellier, sous le nom de pays des Causses et des Cévennes ;

Presque inconnue du public cependant, car il y a neuf ans à peine on ne comptait pas encore par dizaines les rares voyageurs qui venaient s’y extasier dans la belle saison, et aujourd’hui encore quelques centaines seulement s’y rendent annuellement.

Un peu moins ignorée, il est vrai, du monde savant, qui depuis un demi-siècle s’intéresse aux trouvailles archéologiques faites dans ses grottes et aux bizarreries géologiques et physiques révélées par son sol calcaire disloqué.

Mais tout ce que l’on sait de ce pays vraiment étrange, où il reste beaucoup à découvrir et à apprendre, est disséminé dans nombre de recueils scientifiques, pittoresques ou géographiques : bulletins de sociétés, annuaires de clubs, revues provinciales, mémoires d’académies, comptes rendus de séances, journaux locaux, etc. Dans cette foule de périodiques, le renseignement cherché est toujours difficile, parfois impossible à trouver.

Il importait donc d’élaborer un travail général condensant les matériaux épars et présentant le tableau fidèle des connaissances actuellement acquises.

C’est ce qu’a tenté l’auteur de ce volume, après avoir lui-même, pendant dix années, longuement et en détail arpenté, scruté, fouillé, exploré les plateaux, les ravins, les cavernes, les eaux souterraines des Causses.

Aussi les pages qui vont suivre offriront-elles la plus grande variété d’allure : les unes descriptives comme un récit de voyages, — les autres pratiques et pareilles à des Guides itinéraires, — beaucoup chargées de noms et de chiffres, ainsi qu’un cours de géographie ; — celles-ci anecdotiques pour les légendes et les faits historiques, — celles-là de pure science sur l’histoire naturelle, la géologie, la préhistoire ; — quelques-unes enfin se permettant l’usage, aussi discret que possible, du moi, afin de raconter les péripéties et d’exposer les résultats d’investigations toutes personnelles, — l’ensemble aspirant à la fois à donner une idée complète d’une région véritablement méconnue et à éviter l’âpreté d’un traité didactique.

Œuvre de vulgarisation, en somme, ce livre ne prétend point sortir d’une plume unique ; il ne tirera, au contraire, quelque relief que des emprunts faits, par voie de citations ou de gravures, aux nombreux spécialistes autorisés qui ont bien voulu les permettre. Ces obligeants collaborateurs sont de deux ordres différents : les uns, savants de la première heure, géographes, géologues, naturalistes, archéologues, qui dès longtemps ont étudié les merveilles des Causses, doivent être cités selon l’alphabet, tant leurs mérites divers sont égaux ; ils s’appellent : abbé Boissonnade, Cartailhac, abbé Cérès, G. Fabre, docteur Garrigou, Germer-Durand, Ivolas, A. Jeanjean, Lagrèze-Fossal, Louis de Malafosse, docteur Prunières, Onésime et Élisée Reclus, E. Trutat ; les autres, photographes, dessinateurs, touristes, venus depuis 1879, se nomment : P. d’Albigny, Chabanon, Ph. Cheilley, G. d’Espinassous, Fabié, M. et G. Gaupillat, Girod, J. Jackson, Julien, L. de Launay, A, Lequeutre, W. Martin, M. Moyzen, J. Paradan, Th. Rivière, F. Rochat, J. Vallot, G. Vuillier.

À tous sont dus de vifs éloges pour leur zèle à révéler et à réhabiliter un des plus curieux recoins de la France ; à tous il faut adresser de cordiaux et sincères remerciements pour l’affable et généreux empressement avec lequel ils ont fourni à l’auteur les meilleurs passages et les illustrations de son volume.

C’est là une dette de reconnaissance assurément bien douce à acquitter. Merci donc à tous ces amis ou confrères, et en route !