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les cévennes

Près de Mende (à 10 kil. au sud-est), une antiquité romaine sollicite l’attention de l’archéologue : c’est le tombeau de Lanuéjols. Sortant de la ville par le sud, on gravit les lacets de l’ancienne route de Villefort, qui traverse le causse de Mende ; la vue est belle sur le bassin du Lot, et le promontoire de la Roussette (1,083 m.) très curieusement effilé et tranchant. Après la métairie de la Brugère, d’un sentier à gauche descend en raccourci dans le ravin boisé de Malaval, que rafraîchit une jolie source. À l’est du hameau, un roc pyramidal porte les restes d’un castrum romain ou oppidum gaulois (Chapieu ruiné de la carte) (985 m.). Derrière est Lanuéjols (857 m.), en vue du roc de l’Aigle (1,258 m.) et au pied des croupes nord-occidentales du mont Lozère, dans un cirque pittoresque brûlé par le soleil. Il ne faut pas confondre cette commune lozérienne avec celle du même nom située dans le Gard, entre Meyrueis et Trèves.

On a retrouvé là beaucoup de restes de l’occupation romaine ; le plus considérable est celui dit dans le pays lou Mazelet, monument carré de 51,35 de côté, flanqué de niches, mausolée consacré à la mémoire des fils de Bassianus et de sa femme Regola.

En 1881, M. Germer-Durand, architecte départemental, a publié dans le Bulletin de la Société d’agriculture, industrie, sciences et arts de Mende, sur cet édifice (la plus importante ruine romaine de toute la Lozère), une notice à laquelle nous empruntons les détails suivants[1] :

« Le tombeau romain de Lanuéjols occupait l’extrémité la plus élevée d’une vaste place entourée d’un portique. La forme de ces constructions était probablement celle d’un parallélogramme terminé aux angles par de petits édifices dont l’un a été mis à jour, et que reliaient des galeries couvertes. « Sur le linteau de la porte, qui mesure 2m,20 de longueur, 0,60 de hauteur et 0,60 d’épaisseur, on voit une inscription de cinq lignes encadrée par une simple moulure. La pierre est entière, mais corrodée par le vent et la pluie ; il y a aussi sur le côté droit une petite fente et quelques écorchures. À droite et à gauche subsistent les traces de génies ailés accostant le cartouche.

« Voici la traduction de l’inscription, qui mesure 27,03 de longueur sur 0m,42 de hauteur :

« En l’honneur et à la mémoire de Lucius Pomponius Bassulus et de Lucius « Pomponius Balbinus, pieux fils, Lucius Julius Bassianus, leur père, et Pomponia « Regola, leur mère, ont élevé ce monument ainsi que les constructions adja-

  1. V. aussi Rapport sur l’inscription du monument de Lanuéjols au congrès scientifique du Puy, 22e session, 1854, par M. de Bretagne ; — Notes sur le monument romain de Lanuéjols, par M. Th. Roussel : Congrès archéologique de France, 1857; — Rapport sur le monument romain de Lanuéjols (avec planches), par M. Tourrette : Congrès archéologique de France, 1857. – V. baron TAYLOR, Languedoc, t. 1er, 2e partie, pl. 75 bis.