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moutons de Panurge les Français qui s’obstinent à revoir chaque année la Suisse ou l’Italie et à ne pas visiter leur propre pays [1].

M. Edmond Cotteau enfin, ce touriste doué du don d’ubiquité, qui sait voir tout, si vite et si bien, n’a pas craint d’éprouver une déception dans le pays presque ignoré des Causses. L’épreuve était sérieuse : la Lozère en est sortie avec avantage et a obtenu les éloges du voyageur.

Ces trois autorités suffisent.

Et cependant les touristes n’affluent pas encore en troupes nombreuses.


Vallée d’Arrasas, — Dessin de F. Schrader.
(Communiqué par le Club alpin.)
Les difficultés d’accès, l’insuffisance des gîtes, et surtout la lenteur avec laquelle se forment et s’établissent les réputations les plus légitimes, sont, il ne faut pas en douter, les principales causes qui ont retardé un mouvement plus accentué.

Par bonheur, on a ouvert à l’exploitation (10 novembre 1888), entre Saint-Flour et Neussargues, le dernier tronçon du chemin de fer Grand central français, la plus courte route de Paris à Barcelone par Clermont-Ferrand, Arvant, le pont de Garabit, Marvejols, Sévérac, Millau, Béziers et Perpignan, Rien n’est plus propre à inaugurer pour les Cévennes une ère de prospérité.

  1. Journal de la Jeunesse de 1887, 1er semestre : Vacances de Pâques.