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par la seule inspection de la carte, il s’y rendit, s’émerveilla, communiqua son enthousiasme dans un compte rendu sincère, réussit en un mot à exciter la curiosité ; c’est à lui que revient le mérite d’avoir définitivement attiré l’attention publique vers ces beaux pays méconnus.


Monte-Cristallo [3,199 m.] (Tirol).
(Communiqué par le Club alpin.)
Sur sa trace, divers membres du Club alpin français vulgarisèrent les Causses dans les Annuaires de cette Société. Puis, en 1883, M. Louis de Malafosse, l’un de ces précurseurs coupables seulement de n’avoir rien écrit, livra aux géographes une remarquable monographie des gorges du Tarn éditée par la Société de géographie de Toulouse. La même année, il découvrait Montpellier-le-Vieux. Le cañon du Tarn avait enfin acquis la réputation méritée d’être une des merveilles de la France et de l’Europe.

Aujourd’hui c’est par centaines que les touristes défilent chaque été au pied des monuments naturels des Causses ! Il faut que dans dix ans on les compte par milliers. Tous ceux qui reviennent de ce beau voyage rêvent de le recommencer et plaignent cordialement quiconque n’a pas eu la joie de le faire.

Au point de vue du sentiment de grandeur et d’étrangeté éprouvé par le voyageur, il n’y a que trois sites au monde plus remarquables que les gorges du Tarn : les Alpes dolomitiques du Tirol et de la Vénétie ; le versant espagnol du mont Perdu (vallée d’Arrasas), dans les Pyrénées, et le Grand Cañon du