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les cévennes

flamme, de la présence éventuelle de l’acide carbonique. Une lanterne est nécessaire aussi, pour éviter l’extinction par les courants d’air.

Briquets à amadou, pour suppléer aux allumettes devenues humides.

Petites cornes de chasse et sifflets variés, pour les appels et les signaux de ralliement.

Pot de couleur blanche, pour faire des repères et assurer le retour dans les galeries entre-croisées et les carrefours.

Le moyen le plus sûr de ne pas s’égarer est de dresser le plan topographique à la boussole, au fur et à mesure de l’exploration.

Burins en fer, pour amarrer l’échelle de corde faute de saillie rocheuse.

Gros marteau ou masse, pour enfoncer les burins dans la roche et pour casser les stalagmites qui obstruent les passages étroits.

Pioches et pelles, pour déblayer les couloirs obstrués par l’argile (il n’est peut- être pas une caverne où les comblements postérieurs n’aient empêché de constater les véritables dimensions primitives du vide ménagé par les eaux).

Bateau d’Osgood monté.

Dynamite et poudre comprimée. La dynamite, qui pulvérise tout sur place, est préférable à la poudre, qui ébranle au loin les masses rocheuses ; l’emploi le plus circonspect devra être fait de l’une et de l’autre, car les éboulements constituent le plus grand danger des grottes, et rien n’est plus propre à les provoquer que les explosions. — La mine, dans une caverne, ne devra être employée que comme dernier et suprême moyen de forcer un passage. J’y ai renoncé pour ma part.

Enfin, pour utiliser tout cet impedimentum et pour réussir à souhait, une équipe d’hommes déterminés et agiles, à raison de deux par touriste eu moyenne, est plus nécessaire encore que des guides en montagne.

La barque est peut-être l’objet le plus intéressant. L’Osgood portable folding canoe (canot pliant portatif) est préférable à tous les autres systèmes. Il se compose de trois éléments principaux : 1° une coque en toile imperméable, pliante et pourvue de couples ou membrures rigides ; 2° deux plats-bords démontables destinés à tendre la coque ; 3° un plancher mobile en plusieurs pièces, sur lequel se fixent les sièges. Il marche soit à l’aviron, soit à la pagaie. Ce n’est en somme qu’un gros canoe canadien à fonds absolument plats. Ses deux extrémités sont symétriques. Il ne porte ni voile ni gouvernail.

Comme sièges, deux petits pliants très commodes s’adaptent au fond, sans glissement possible, et d’une manière aussi simple qu’ingénieuse.

La pagaie se démonte en trois pièces.

Les avirons (en deux morceaux) portent leurs systèmes.