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des massifs rocheux au pas ou à la chaîne d’arpenteur, en se repérant au moyen des positions trigonométriques.

Résumé des opérations. — Vérification des thalwegs, mesure des bases, choix des stations, installation des signaux : deux jours et demi.

Visées planimétriques et construction des triangles : trois jours.

Remplissage du canevas : quatre jours et demi.

Nivellement : un jour.

Surface de Montpellier-le-Vieux. — À l’aide du planimètre d’Amsler, on relèvera sur le plan les mesures de surface suivantes :

1o Montpellier-le-Vieux proprement dit, compris entre les enceintes des cinq cirques, 118 hectares ;

2o Ensemble, entre Maubert, le Valat-Nègre, la Dourbie, le Riou-Sec et les Bouxés : 600 hectares.

En y comprenant les forts extérieurs de Caussou, du Ronc, de Roquesaltes et du Rajol, Montpellier-le-Vieux couvre près de 1,000 hectares.




CHAPITRE VIII

la vallée de la jonte.


Rochers de la Jonte et du Tarn. — La bénédiction de Saint-Gervais. — Le lac souterrain des Douzes. — La rivière mystérieuse. — Les grottes de la vallée de la Jonte. — Souvenirs d’un fouilleur. — Schistes et calcaires. — Le bassin de Meyrueis.


Le touriste se trouvera fort bien de débuter par la vallée de la Jonte, qui le préparera aux spectacles étranges et inusités de celle du Tarn : tandis qu’en voyant celle-ci la première, l’autre ne serait pas estimée par lui à sa vraie valeur. Il est certain que le parcours en bateau et les trois passages du Détroit, des Baumes et du pas de Soucy, rendent le cañon du Tarn bien supérieur à celui de son affluent : cependant, quand on descend (au lieu de remonter comme l’exige l’itinéraire) la route de voitures de la Jonte, on ne peut se lasser d’admirer les formidables escarpements de ses deux parois, plus colorés et plus réguliers que ceux du Tarn. Les ravinements de Saint-Michel, du Truel, des Douzes, etc., coupent ce double rempart crénelé. De Peyreleau à Meyrueis, la Jonte, dont la route de voitures suit servilement la rive droite, a 21 kilomètres de développement et n’est seulement pas flottable. Elle coule presque tout droit de l’est à l’ouest. En été, comme on va le voir, elle est à sec sur une grande partie de son cours. Pour les piétons mêmes, ce long ravin ne fut jamais un passage avant que, tout récemment, la mine l’eût rendu accessible aux voitures.

« La vallée est très pittoresque, et les roches ruiniformes de la falaise méridionale du causse Méjean sont étonnantes de formes ; l’une d’elles, située à 30 minutes du Rozier, est étrange au possible : sur une bande horizontale de rochers formant piédestal est posée une sorte d’urne gigantesque, bien propor-