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les galères de dunkerque


Le Galérien perruquier.
Gravure de Corn. de Wael.
(Bibliothèque Nationale. Estampes.)
même l’espérance de cacher leur friponnerie. Un voleur, un meurtrier, tous les autres criminels, se flattent toujours que leur crime ne viendra pas au jour, mais ceux-ci n’en peuvent concevoir la moindre espérance. Cependant il arrive très souvent que, lorsqu’ils ont reçu le coton de leur maître, ils le vendent au premier Turc d’une autre galère. Ayant reçu l’argent, ils se mettent trois ou quatre de compagnie pour boire tant que cet argent dure et souvent quand il est fini, les associés buveurs vendent aussi le coton qu’ils ont de leur maître ; et n’ayant plus rien, ils attendent, patiemment et en gaussant de leur future bastonnade, que leur maître vienne demander leur travail. J’oubliais de dire que la façon se paie d’avance, ce qui occasionne qu’ils vendent leur coton, car ils s’enivrent de l’argent de la façon et dans cet état ils bravent le péril iné-