Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maître d’escrime et un sergent de grenadiers qui venait deux fois par jour compléter son instruction de maniement d’armes, qu’il avait déjà commencée au lycée. Il partit pour Saint-Denis, où son régiment était en garnison, avec cette ébauche d’éducation militaire qui, toute légère qu’elle fût, lui servit beaucoup. Huit mois après, il assistait à la bataille de Ligny avec le 12e léger, qui faisait partie de la 70 division du 2e corps et se trouvait près de son général, le comte Girard, lorsque celui-ci tombait mortellement frappé en défendant la Haye.

Après les désastres de 1815, les Bourbons songèrent à réorganiser l’armée, mais une armée à eux, royale et bien pensante. On créa des légions au lieu de régiments ; ce n’était pas tout à fait l’ancien régime aboli par la Révolution, mais cela en approchait. Chaque légion reçut le nom de son département et chacune d’elles fut commandée par des militaires provenant des bandes de la chouannerie ou de l’armée de Condé. Quelques anciens colonels de l’armée impériale furent pourtant choisis, en de très rares occasions, parce qu’ils appartenaient à des notabilités ou des favoris du nouveau gouvernement qui avaient répondu de leur opinion politique.

La légion du Doubs, commandée par le comte de Grimaldi, fut organisée à Besançon, et mon frère Achille y fut incorporé avec son grade le 3 octobre 1816. Au bout de quelques mois, cette légion qui, comme toutes les autres, était vêtue de blanc, fut en-