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CHAPITRE IV


Intrusion d’un corps franc. — Mon frère sous-lieutenant à seize ans. — Vengeance d’un teinturier. — La guerre d’Espagne. — Un geste bien militaire. — Nos batailles dans les escaliers. — Le général Marulaz mène l’assaut. — Le retour de l’empereur. — Billet mystérieux. — Procès du général Marchand. — Aide apportée par mon père et son cousin. — L’avocat Curasson. — À l’Opéra. — Le capitaine Randon. — Mon départ de Franche-Comté.


Pendant les Cent-Jours, un certain dimanche, tandis que mes frères et moi nous étions en promenade avec le lycée, un de ces soldats des compagnies de corps francs commandés par le colonel de Chambrun, espèces de vauriens ramassés dans les plus mauvais bouges, mais soldats aventureux, intrépides et pillards, entre chez mon père et demande impérieusement à lui parler, disant qu’il avait saisi sur M. de Scey[1] une correspondance royaliste de M. Marquiset et qu’il voulait l’arrêter pour le conduire à son colonel. Cet homme était ivre et paraissait être envoyé par ceux qui l’a-

  1. Scey-Montbéliard (Pierre-Georges, comte de), né à Besançon en 1771. Après avoir été grand bailli d’épée de Dole et officier supérieur des gendarmes de la maison du roi, il émigra, servit dans l’armée de Condé, rentra en France et accepta la place de conseiller général de la Haute-Saône. Préfet du Doubs en 1814, puis en 1816, il fut nommé député de ce département en 1815 et siégea à la Chambre jusqu’en 1820.