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d’infanterie légère, décoré, aujourd’hui capitaine des sapeurs-pompiers de Vesoul ; Henri de Conflans[1], tué accidentellement à la chasse par son garde ; les trois Anthony, dont l’un a péri lors de la retraite de Russie ; les Louvot, les Marquis, que depuis 1814 on appela de Tallenay, de Saint-Maurice-Lavernette, les deux de Bry, dont l’aîné, Fleurus, est mort sous-préfet de Péronne, et dont le cadet, Fortuné, est en ce moment préfet de la Côte-d’Or ; Francis Conscience, Hippolyte de Taxenne, d’Oussières, les deux Grasse, de Talbert, Bizot, général du génie devant Sébastopol ; de Vercia, Fuschambert, Albert de Ferrier, les deux Gaume, les deux Pécot, dont l’ainé, Aristide, a péri à la retraite

  1. Le père de Henri était fils d’un petit bourgeois-cultivateur, du village de Conflans ; la fortune de sa famille lui permit de l’envoyer étudier la médecine à Montpellier, d’où il revint licencié, c’est-à-dire docteur ; il s’établit alors dans sa commune natale, et y exerça son art, pendant quelques années. À la création des justices de paix, au moment de la Révolution, M. Henri, père de mon camarade de lycée, fut élu à cet emploi pour le canton de Conflans, et à la réorganisation des justices de paix sous le Consulat, en l’an XII, il fut conservé et nommé juge de paix pour le canton de Saint-Loup, canton embrassant dans sa juridiction les justices de paix de Conflans et de Fougerolles qui, précédemment, comptaient chacune un titulaire particulier.
    On peut conclure de ça que M. Henri était un homme estimable, qui jouissait de l’estime, de l’affection de ses concitoyens, et de la confiance du gouvernement.
    M. Henri avait épousé une demoiselle Poncelin de Raucourt, dont le père ou le grand-père (d’après les révélations de M. de Magnoncourt, père de l’ancien pair de France, dans ses procès contre cette famille) aurait débuté par être pâtre au village de Pissencourt, puis la fortune arrivée, on ne sait trop comment, il aurait acheté des propriétés à Raucourt, dont il aurait plus tard usurpé le nom seigneurial, que ses successeurs ont dès lors conservé, par suite sans doute de cet adage, que ce qui est bon à prendre est bon à garder. (Note de l’auteur.)