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hâta d’intenter à sa femme un procès en séparation dont le résultat amènera sans doute la ruine complète du général. Mort avant la liquidation de ses affaires, le baron Bachelu a légué à son frère Christian une succession des plus embarrassées et celui-ci ne sait pas, à l’heure où j’écris, si, pour combler le déficit qu’il prévoit, il ne sera pas obligé, pour l’honneur du général, de prélever sur sa fortune personnelle une somme assez considérable. Et pourtant le général Bachelu avait avant son mariage de vingt-cinq à trente mille livres de rente.

Le malheur de ce brave soldat fut d’être trop gâté par Cupidon, et les Don Juan de toutes les époques oublient facilement le sage avis du poète :

L’amour sait bien qu’une belle
Qui nous enlève son cœur
Le reprend bien moins pour elle
Que pour notre successeur.