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— « Mais vous y avez été moins poussé que sur le Rhin ?

— « Autant.

— « C’est le siège de Maëstricht qui vous a donné la gloire ?

— « Peut-être. »

Au bout de trois minutes on en avait assez.

Après sa mise à la retraite, le général Poncet s’était résigné, quoique avec peine, à une autre vie que la vie active et ardente des camps ; mais pour ne pas rester tout à fait oisif et aussi pour complaire au désir des habitants de son village, il avait accepté les fonctions de maire de Pesmes, lieu de sa naissance et de sa retraite, et il occupait encore cette magistrature modeste, lorsqu’en 1814, l’étranger envahit nos provinces. Dans ces instants de crise, le général rendit de nouveaux services à son pays en le protégeant contre les demandes ruineuses et sans cesse renaissantes des troupes étrangères.

Un jour, au mois d’avril 1814, grande fut sa surprise de voir entrer chez lui un aide de camp du général autrichien Wimpfen, qui venait, de la part de son chef, le prier de se rendre à son quartier général de Sampans, où il avait d’importantes communications à lui faire. Sans défiance, le général Poncet part et arrive bientôt devant Wimpfen, qui l’apostrophe de la manière la plus violente : « Il vous sied bien, Monsieur, dit-il, de conspirer contre nous ; ne savons-nous pas que vous êtes parvenu à cacher quinze mille fusils et qu’une