Page:Marquiset,À travers ma vie,1904.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soldats, sergents et la moitié des officiers. Il y a deux places vacantes de capitaines.

« Respect et amitié.
« BUONAPARTE. »

« P.-S. — Ce sang méridional coule dans mes veines avec la rapidité du Rhône ; pardonnez donc si vous éprouvez de la peine à lire mon griffonnage. »


Un intérieur charmant et aimable fut pour moi celui du marquis de Valdahon, qui maniait aussi habilement le pinceau que sa belle-fille la comtesse César de Valdahon, née Saporta, maniait la plume. Elle est l’auteur, entre autres, d’une très jolie nouvelle sur Léopold Robert et je crois intéressant de raconter comment elle l’écrivit.

Léopold Robert, né le 11 mai 1794, à la Chaux-de-Fonds, en Suisse, dans la religion réformée, était l’un des peintres les plus célèbres de notre époque ; son tableau des Vendangeurs avait commencé sa réputation, celui des Moissonneurs avait révélé son beau génie, et celui des Pêcheurs de l’Adriatique l’avait immortalisé. Ce fut une circonstance bizarre qui fit faire à Mme  de Valdahon la connaissance de cet habile artiste.

Elle était à Genève avec son mari ; curieuse d’entendre un prédicateur protestant, elle se rend au temple Saint-Pierre, où le hasard la place près d’une femme jeune et jolie, et d’un homme de trente-six à trente-huit ans qui priait avec ferveur. Tiré bientôt de sa profonde