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« L’Europe est partagée par des souverains qui commandent à des hommes, et par des souverains qui commandent à des bœufs ou à des chevaux.

« Les premiers comprennent parfaitement la révolution, ils en sont épouvantés, ils feraient volontiers des sacrifices pécuniaires pour contribuer à l’anéantir ; mais ils n’oseront jamais lever le masque, de peur que le feu ne prenne chez eux. Voilà l’histoire de l’Angleterre, de la Hollande, etc.

« Quant aux souverains qui commandent à des chevaux, ils ne peuvent saisir l’ensemble de la constitution ; ils la méprisent, ils croient que ce chaos d’idées incohérentes entraînera la ruine de l’empire franc. À leur dire, vous croiriez que nos braves patriotes vont s’entr’égorger, de leur sang purifier cette terre des crimes commis contre les rois, et ensuite ployer la tête plus bas que jamais sous le despote mitré, sous le fakir cloîtré et surtout sous le brigand à parchemins. Ceux-ci ne feront donc aucun mouvement, ils attendent le moment de la guerre civile qui, selon eux ou leur plat ministre, est infaillible.

« Ce pays-ci est plein de zèle et de feu. Dans une assemblée composée de vingt-deux sociétés des trois départements, l’on fit, il y a quinze jours, la pétition que le roi fut jugé.

« Mes respects à Mme  Renaud, à Marescot et à Mme  de Goy ; j’ai porté un toast aux patriotes d’Auxonne lors du banquet du 14. Ce régiment est très sûr, en