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des défauts qui ont pu ternir ses qualités brillantes. Cette escorte d’infirmités morales, toujours fâcheuse à connaître, se dégage de sa biographie en nuages vaporeux qui fondent bientôt pour ne laisser apparaître dans leur plein éclat que les vertus dont il a fait preuve. À qui veut admirer et copier un héros, il est utile de suivre le conseil de Molière :


Quand sur une personne on prétend se régler,
C’est par les beaux côtés qu’il lui faut ressembler,
Et ce n’est pas du tout la prendre pour modèle,
Ma sœur, que de tousser ou de cracher comme elle.


Le sous-préfet de Dole aurait dû, comme bien d’autres, arriver à une situation supérieure à la sienne, mais il eut pendant toute sa vie la vertu, on dirait aujourd’hui la naïveté, de croire à la justice et à l’honneur, « cette belle fleur qui pousse sur nos chemins. » Son administration était franche, son accueil affable, son esprit vif, son savoir étendu, mais il était trop Franc-Comtois.

Notre vieille province donne au caractère de ses enfants la force, la persévérance, la générosité, mais rarement la souplesse ; elle a conçu des Lacuzon et des Pajol, jamais des La Feuillade ou des Blacas. La splendeur royale elle-même ne peut