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en reçut de M. le baron Lanusse, au commandant Pâris de se transporter immédiatement sur la place Saint-Pierre pour donner aux officiers de service l’ordre de laisser arborer le drapeau tricolore et aux troupes l’ordre de prendre la cocarde aux mêmes couleurs. Le commandant Pâris et moi sortîmes précipitamment pour faire exécuter les ordres donnés[1].

Le nom du maire de Besançon, lequel était d’ailleurs fort galant homme, me remet en mémoire une particularité touchant la famille de Terrier-Santans, une des meilleures de notre province.

Au moment de la révolution de 1789, un jeune de Terrier, venu à Paris on ne sait trop ni comment ni pourquoi, fut réduit à se faire garçon de magasin chez un célèbre confiseur de la rue des Lombards ; il montrait dans cet état tant d’intelligence, tant d’aptitude, que le maître de l’établissement le prit bientôt en grande affection et finit, lorsqu’il eut atteint un âge raisonnable, par l’associer à son commerce. Ce maître, dont le nom m’échappe, étant venu à mourir, le jeune de Terrier reprit la suite de ses affaires, et alla, peu de temps après, établir dans la rue Saint-Honoré, en face du passage de l’Orme, un grand magasin de confiserie qu’il a rendu célèbre sous son nom et qui avait pour enseigne : Au Palmier.

  1. Cette rédaction, sous orme de procès-verbal, fut signée par tous les officiers généraux et supérieurs et les autorités civiles présentes, le 5 août 1830, enregistrée à Besançon le 9 août, et l’original fut déposé le 3 août en l’étude du notaire Rolle, pour être mis au rang de ses minutes.