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des objets de détail, tels que le placement de protégés dans l’armée, l’administration ou la magistrature. Au moyen des mystérieux messages de M. Capelle, les princes obtenaient à peu près ce qu’ils désiraient, et les choses marchèrent ainsi jusqu’au jour de l’assassinat du duc de Berry.

Cette anecdote, bien que je ne puisse l’appuyer d’aucune pièce officielle, est néanmoins de la dernière exactitude. Je puis la certifier autant qu’il est possible de certifier un fait que les personnes haut placées, au milieu desquelles je vivais, regardaient comme parfaitement vrai, lorsque je la leur ai entendu raconter.

Le baron Capelle était ministre des travaux publics dans le cabinet Polignac, ce qui faisait dire, fort malignement, que pour ses apostasies et ses méfaits, on l’avait à juste raison condamné aux travaux forcés.

J’ai connu personnellement M. Capelle ; il avait été préfet du Doubs et était resté en relations avec ma famille ; c’était aussi un habitué du salon de Mme  la marquise de Montcalm, et je le voyais souvent chez elle.


(Décembre 1819.) J’ai été présenté à M. le comte Decazes, ministre de l’intérieur et président du conseil des ministres.

M. Courvoisier, député du département du Doubs, a bien voulu se charger de ce soin.

M. Decazes est, chacun le sait, le favori, le benjamin de Louis XVIII. La réputation de talent qu’on lui ac-