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péré à la suite de l’ordonnance du 5 septembre que les préfets, ceux surtout des départements entourant Paris, ne pouvaient plus exercer une influence capable de lutter avec avantage contre l’opposition royaliste extrême, si le roi ne prenait à l’égard des personnages haut placés les mesures de répression les plus décisives.

Lors des élections nouvelles qui suivirent ce coup d’État, Louis XVIII désirait voir arriver à la Chambre des députés bien connus par leurs principes constitutionnels et par leur modération. Il avait demandé à plusieurs reprises à M. le baron des Touches quels étaient les candidats les plus en mesure de réussir dans son département, et si la monarchie et l’intérêt public devaient se réjouir des choix faits par les électeurs. Sur la réponse du préfet que ces candidats étaient tout ce qu’on pouvait espérer de mieux, le roi avait témoigné à ce fonctionnaire toute la satisfaction que lui causait cette bonne nouvelle, et l’avait même félicité, à cette occasion, sur la manière habile dont il administrait son département.

Quelques jours après cet entretien, M. des Touches apprend que l’un des antagonistes les plus acharnés des candidats ministériels est M. le comte de Berthier de Sauvigny, colonel du 3e régiment d’infanterie de la garde royale, et que ce militaire, loin de rester passif dans une question aussi délicate, intrigue au contraire de tous les côtés pour s’opposer à la nomination de M. le baron Delaître.