pas. — Eh bien, répliqua le bienveillant officier, qu’à ça ne tienne, je vous peindrai moi-même un autre tableau, et je vous ferai une ou deux complaintes nouvelles qui en donneront l’explication, puis, nous déguiserons vos figures de cire et nous leur donnerons ainsi une vogue nouvelle. Cela ne vous coûtera rien, je me charge de tout. » Le joueur de violon attendri ne pouvait croire à ce qu’il venait d’entendre ; il saisit avec respect, mais avec feu, la main du colonel, et en y imprimant ses lèvres reconnaissantes, il la mouilla de deux grosses larmes.
Dès le lendemain, Brack se mit à l’œuvre et acheva en trois jours un tableau qui contenait une série de douze sujets des plus populaires, des plus comiques, et fit deux complaintes racontant en détail l’histoire de l’empoisonneuse La Ga… et celle d’un grenadier de la garde impériale, lequel, prisonnier de guerre en Russie, trouve moyen de détruire à lui seul un redoutable dragon qui désolait l’empire des czars. Plusieurs officiers et plusieurs dames du régiment voulurent concourir à cette bonne œuvre du colonel. On fit aux costumes des bonshommes de cire les changements qu’exigeaient leurs nouveaux rôles et on les plaça dans les postures analogues à celles des personnages du tableau. La forme du monstre, à laquelle Brack avait lui-même présidé, était à la fois des plus hideuses et des plus drôles.
Quand cette historiette fut connue dans la ville, chacun voulut voir le spectacle inventé par le com-