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CHAPITRE VI


La duchesse de Castiglione. — Comment se maria le maréchal Augereau. — M. de Sainte-Aldegonde. — Les habitués de la préfecture. — Douce remontrance. — Aux fêtes des environs. — Talma et Mlle  Duchesnois. — Les Antinoüs du prince Henri de Prusse. — Le général Lejeune et le général du Taillis. — Mme  de Laporte. — Les suites d’un bal. — Cruelle déception. — Le prince de Poix.


Mme  d’Houdetot avait une ravissante cousine, propre nièce de M. des Touches, Mme  la duchesse de Castiglione.

Cette délicieuse duchesse vint en 1816 passer une semaine à la préfecture de Versailles. C’est, sans contredit, la femme la plus exquise que j’aie vue de ma vie. Elle a, je suppose, de vingt-quatre à vingt-cinq ans ; son profil grec est d’une grande pureté, d’une grande noblesse ; ses yeux bleus, qui reflètent l’azur du ciel, sont surmontés de sourcils largement dessinés et retombant en arc ; quelques rares taches de rousseur, semées sur son beau visage, ne semblent se trouver là que pour faire ressortir davantage la finesse et la délicatesse de sa peau ; sa taille, bien qu’élevée, est d’une élégance admirable et d’une souplesse voluptueuse, son corsage montre les proportions les plus riches et les plus gracieuses ; une opulente chevelure noire et soyeuse semble fati-