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Président : lieutenant général baron Villatte.

Rapporteur : baron Prétet, chef de bataillon du génie.

Juges : lieutenant général Dubreton, lieutenant général comte Van Dedem van Geder ; Tamisier de Bard, colonel d’artillerie ; Durieux, chef de bataillon à la légion du Doubs ; Lefaivre, capitaine du génie ; Petit de Beyré, capitaine aux dragons du Doubs.

Ce procès, fertile en tous genres de scandales, ce procès qu’une âme noble s’est efforcé d’oublier, fut prolongé six mois. Soixante-quinze témoins vinrent proclamer la justification du général Marchand et rejeter sur son accusateur le poids de la honte réservée à ceux qui le calomniaient. L’illustre prévenu fut acquitté et il mourut en retraite, il y a peu d’années, âgé de plus de quatre-vingts ans.

Son accusateur, le général Rostaing[1], qui se trouvait à Grenoble comme inspecteur aux revues sous les ordres du comte Marchand, au moment de l’apparition de l’Empereur, fut le véritable président occulte du conseil de guerre qui devait juger son ancien chef. Il vint à Besançon avec la mission ignoble et secrète, disait-on alors, de faire condamner à mort le général Marchand.

Celui-ci avait été recommandé à mon père par plusieurs de ses amis haut placés dans l’estime publique :

  1. Rostaing (Jean-Antoine, baron), 1564-1846. D’abord employé de la Régie générale, il devint commissaire des guerres pendant la Révolution, puis inspecteur aux revues sous l’Empire. Pour le récompenser de sa triste conduite en 1816, Louis XVIII le fit baron et le nomma intendant militaire.