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rité. Nous voulons parler du jugement du général Marchand[1].

Cet officier général, qui comptait de très longs et très brillants services, commandait, on se le rappelle, la 7e division militaire à Grenoble, en mars 1815, lors du débarquement de l’empereur Napoléon. Dès que cette nouvelle lui parvint, le général concentra ses troupes à Grenoble et, dans une proclamation adressée aux soldats, s’efforça de leur faire sentir la nécessité de rester fidèles à la France et au Roi. Efforts inutiles ! À l’apparition de l’Empereur, un régiment abandonna la porte dont la défense lui était confiée, pour aller se joindre à Napoléon.

Rétabli dans son commandement au second retour du Roi, le général devait croire, tout le lui annonçait d’ailleurs, que sa loyauté avait été appréciée ; mais, dit une biographie du temps, la calomnie était là pour verser ses poisons sur la pureté de sa conduite. Un intrigant, qui s’était fait son dénonciateur, parvint à se faire écouter du duc de Feltre, alors ministre de la guerre, et, le 4 janvier 1816, le lieutenant général, démis de son commandement, fut traduit, à Besançon, devant un conseil de guerre ainsi composé :

  1. Marchand (Jean-Gabriel, comte), né à Lallenc (Isère), en 1765, mort à Saint-Ismier (Isère), en 1851. Élu capitaine au 4e bataillon des volontaires de l’Isère, 13 mai 1794 ; chef de bataillon, 3 nivôse an IV ; chef de brigade, 11 nivôse an V ; général de brigade, 21 vendémiaire an VIII ; général de division, 23 décembre 1805. Il prit part à toutes les campagnes depuis 1794. Grand-Aigle de la Légion d’honneur en l’an XII, comte de l’Empire en 1808, pair de France en 1837.