Page:Marquis de Lassay, Maurice Lange - Lettres amoureuses et pensées diverses du marquis de Lassay, Sansot 1912.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Adieu, ma chère princesse ; mandez-moi tout ce que vous pensez, tout ce que vous faites et tout ce que vous souffrez. Vous pouvez m’écrire sans crainte par la personne qui vous rendra cette lettre ; vous voyez bien qu’après tout ce qui est arrivé, [que] je n’écrirais pas par lui, si je n’en étais sûr comme de moi-même. Il peut vous parler sans qu’on ait aucun soupçon ; car on ne sait pas seulement à votre Cour que je le connaisse.


XII

Je souffre ce qu’on ne saurait imaginer, ma chère princesse ; j’ai le cœur si serré de douleur que je ne respire pas. Hélas ! vous ne comprendrez que trop cet état ; car vous le sentez ! Mon ami me mande combien vous êtes malheureuse et tout ce que Mlle de Cunisbec lui a dit de votre part pour me dire ; mais il ne m’envoie point de lettres de vous n’est-ce point que vous êtes trop malade pour pouvoir m’écrire ? Il me promet de me mander encore de vos nouvelles ; avec quelle impatience et quelle émotion je les attends ! Si vous pouviez seulement m’écrire quatre mots !