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n’écris qu’en tremblant : j’attends toujours que vous me mandiez que vous en avez reçu quelqu’une, et vous ne me le mandez point. Je n’aurai pas de repos que je n’aie reçu de vos nouvelles, et je n’écrirai plus par cette voie. Il n’y a rien qui ne me passe par l’esprit ; je m’en prends à tout, hors à vous : je vous aime trop pour que vous m’ayez oublié.

J’aurais encore bien des choses à vous dire ; mais je suis trop incertain de ce que deviennent mes lettres pour écrire plus longtemps. Si vous pouviez voir dans mon cœur, ma chère princesse, vous verriez que jamais personne n’a été aimée si tendrement que vous, et que rien n’est comparable à ce que je souffre.


XI

L’état où je suis depuis le moment que j’ai reçu la lettre par laquelle vous m’apprenez tout le désordre qui est arrivé ne se peut exprimer : je ne comprends pas comme j’y peux résister, et je suis un exemple qu’on ne meurt point de douleur, puisque je n’en suis point mort. Je ne saurais