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quelle impatience et quel battement de cœur j’attends de vos nouvelles et que vous m’appreniez quelle aura été la destinée de mes lettres ! Il n’y a point de sagesse à aimer comme je vous aime : tout mon bonheur dépend de ce qui vous arrive et de ce que vous pensez, et rien de tout cela ne dépend de moi. Adieu, ma belle princesse ; est-ce que vous ne haïssez pas bien les gens que vous voyez ravis de mon absence ? Ce sentiment est si naturel que je suis sûr que vous l’avez. Je serai le 15 à Venise, si je ne meurs pas d’ennui et d’inquiétude avant que ce jour arrive.


X

Je n’ai point encore reçu de vos nouvelles. Si c’est la faute de la poste, je suis bien malheureux, et si ce ne l’est pas, je le suis encore bien davantage. Je ne sais à quoi je m’en dois prendre, mais je suis dans une inquiétude mortelle : je crains que l’homme à qui vous avez voulu que j’adressasse mes lettres ne vous trompe et qu’il ne les donne au prince au lieu de vous les donner. Ce n’est ici que la troisième que je vous écris, car je