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puis-je espérer qu’une jeune princesse aura assez. de constance pour résister à une si longue absence et aux mauvais offices qu’on me rendra de tous côtés ? Si je ne le croyais pas, je mourrais de douleur. Ecoutez votre cœur : il ne vous trompera point ; il vous dira que jamais on n’a aimé comme je vous aime. Ah ! que je le sens vivement dans ce moment ! M’aimerez-vous toujours ? Je n’en doute point ; mais dites-le moi pourtant ; et que toutes vos lettres m’en assurent sans cesse ! Il n’y a rien de bon ici-bas que d’aimer et d’être aimé ; les autres passions peuvent remplir la tête, mais l’amour seul rend le cœur heureux.


IX

Depuis que je suis parti, je vous aurais écrit tous les jours et tout le jour, si j’avais osé ; mais je ne saurais me rassurer et, quoi que vous m’ayez dit, je n’écris qu’en tremblant quand je songe qu’une lettre surprise peut empoisonner ma vie et celle d’une personne que j’aime mille fois plus que moi-même. On vous tendra des panneaux, et vous êtes encore trop jeune pour les éviter. Avec