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revoir : j’ai appris en arrivant que vous étiez malade ; quel effet cette nouvelle a fait sur moi ! Je n’osais demander de vos nouvelles je croyais qu’on lisait dans mon cœur et qu’on voyait mon inquiétude mortelle. J’ai couru tout tremblant au palais ; j’ai été à votre appartement et j’ai gratté à votre porte : l’huissier m’a dit que personne ne vous voyait. J’ai monté à la chambre de Mlle de Cunisbec je ne l’ai pu voir, elle était auprès de vous. Je suis revenu chez moi plus inquiet et plus malheureux qu’on ne peut l’imaginer, et je n’ai respiré que depuis qu’elle m’a mandé que vous vous portiez mieux. J’envie bien sa condition : elle est auprès de vous et elle vous voit sans cesse ; pourquoi ne m’est-il pas permis d’être toujours au pied de votre lit ? les autres ne vous servent point comme je vous servirais. Ma chère princesse, conservez votre vie ; que ne puis-je donner de mes jours pour augmenter les vôtres ! Mais je suis présentement si malheureux que le sacrifice n’est pas digne de vous.


V

Je ne sais si j’oserais aller chez vous aujour-