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avec le roi. Mais, effrayée par beaucoup d’exemples. de légèreté qu’il avait déjà donnés en de pareilles occasions[1], elle ne put jamais se rassurer, et elle lui répondit toujours sur le même ton.

J’ai écrit une action aussi belle et aussi singulière que celle-là pour mon fils[2] et pour ses enfants, afin qu’ils en conservent la mémoire et qu’ils tâchent à imiter une mère si vertueuse. J’ose même leur dire qu’une fille qui avait tant de noblesse dans l’âme est peut-être préférable à une demoiselle dont les pères sont parvenus par des voies basses et honteuses aux honneurs qui ont illustré leur maison.

M. Le Tellier, qui était demeuré fort des amis de Mlle Marianne depuis leur conversation, l’a contée bien des fois en sa vie, et il parlait toujours d’elle avec admiration. L’abbesse de la Ville-l’Evêque et les religieuses ne lui donnaient pas moins de louanges.

Bien des années après, s’étant trouvée en un commerce assez familier avec le roi, il lui demanda un jour si elle lui avait pardonné de l’avoir

  1. Et qu’elle avait sans doute appris dans l’intervalle. Voir supra, p. 52, note 2.
  2. Léon de Lassay (voir la Notice p. 9). qui épousa en 1711 sa tante Reine de Madaillan, fille du second mariage de son grand-père, M. de Montataire, avec Mlle de Coligny. Il n’eut pas d’enfants.