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la main à M. Le Tellier, laissant la chambre toute remplie de pleurs, et monta dans le carrosse du roi sans verser une seule larme.

Quelques jours après, elle renvoya à M. de Lorraine, par une de ses tantes, pour un million de pierreries qu’il lui avait données, lui disant qu’il ne lui convenait pas de les garder, n’ayant pas l’honneur d’être sa femme. Elle demeura à la Ville-l’Evêque, où il y avait ordre de ne point la laisser voir à M. de Lorraine tout le temps qu’il resta en France, ce qui fut quatre ou cinq mois, étant gardée par une compagnie aux gardes dans la crainte qu’on avait qu’il ne l’enlevât, ayant même fait quelques tentatives pour cela ; et elle n’en sortit que lorsqu’il fut retourné en Lorraine, d’où il lui demanda (sachant qu’elle était en liberté) que, si elle voulait le venir trouver dans ses Etats avec sa mère ou quelqu’une de ses tantes, il achèverait un mariage qu’il souhaitait toujours passionnément. La crainte qu’elle eut de lui, si elle était une fois en lieu où il fût le maître, fit qu’elle lui répondit qu’elle ne pouvait point se résoudre à aller en Lorraine sans être auparavant sa femme.

Il lui écrivit pendant un temps assez long beaucoup d’autres lettres, par lesquelles il lui disait qu’il viendrait l’épouser en France, s’il n’avait pas peur d’y être arrêté, étant brouillé