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ont bombardé le Hâvre[1] : c’est une marque de l’attention et de l’intérêt que vous prenez à moi, auquel je suis plus sensible que je ne peux vous le dire. Vous n’êtes que trop aimable et trop digne d’être aimée, et peut-être qu’un jour je ne le sentirai que trop, quand vous m’abandonnerez. Cette pensée me met dans un état qui vous ferait pitié pourquoi m’avez-vous inspiré la plus vive et la plus extraordinaire passion qu’on ait jamais sentie, si vous pouvez me quitter un jour ? Assurez-moi que cela ne sera jamais votre Michas[2] dont vous me parlez ne me saurait rien dire qui soit si bon pour ma santé. Vous n’en saurez point de nouvelles aujourd’hui je suis occupé de trop de choses pour savoir si elle est bonne ou mauvaise ; il me semble pourtant qu’elle n’est pas trop bonne vous me mandez de conserver ma vie, et vous ne songez qu’à la rendre malheureuse.

  1. Juillet 1694.
  2. Médecin (note de l’éd. 1756).