Page:Marot - Les Œuvres, t. 5, éd. Guiffrey, 1931.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu sentiroys Enfer dedans ton cueur.
Mais Dieu tout bon sentir (sans plus) te laisse
Tes petitz maulx, sachant que ta foiblesse
Ne pourroit pas ton grand mal percevoir,
Et que aussi tost que de l’appercevoir
Tu perirois comme Paille en la flame,
Sans nul espoir de jamais recepvoir
Santé au Corps, et Paradis à l’Ame.
Certes plustost ung bon Pere desire
Son Filz blessé, que Meudrier, ou Jureur
Mesmes de verge il le blesse, et dessire,
Affin qu’il n’entre en si lourde fureur :
Aussi quand Dieu Pere celeste oppresse
Ses chers Enfans, sa grand bonté expresse
Faict lors sur eulx eaue de grâce pleuvoir,
Car par tel peine à leur bien veult prevoir
A ce qu’Enfer en fin ne les enflame,
Leur reservant (oultre l’Humain debvoir)
Santé au Corps, et Paradis à l’Ame.



Envoy

Prince Royal, quand Dieu par son pouvoir
Faira les Cieulx, et la Terre mouvoir,
Et que les Corps sortiront de la Lame,
Nous aurons tous ce bien, c’est assavoir
Santé au Corps, et Paradis à l’Ame.