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Ne l’oublier.
Ailleurs, ne là
Rien que cela
Il ne demande.
Me recommande.


Epiflre faiéte par Marot (i)

(Inédit. — B. N., ms. 1700, f° 23)

BIEN doy louer la diuine puyflance Qui de ta noble & digne cognoifcence,

penfer, par pofition, de s’affocier à cette allégreffe de commande. (1) C’eft à M. Génin que l’on doit la découverte de cette pièce. Pour la fauver de l’oubli, il lui a fait une place dans fon édition des Lettres de Marguerite d’Angoulême (I, xm). Cette épître n’en conferve pas moins à nos yeux tout l’attrait de la nouveauté ; car, jufqu’à ce jour, aucun éditeur ne l’avait tirée de l’ifolement où elle courait grand rifque de refter ignorée, & c’eft ici que, pour la première fois, on la trouve réunie aux autres œuvres de Marot. M. Génin a penfé que le hafard qui l’avait mis fur la trace de cette pièce le favoriferait encore en le faifant tomber, à point nommé, fur la date à affîgner à ces vers. Mal lui en a pris, car, dans une note fort courte, il a réuffi à introduire autant d’erreurs que de mots. Il affirme que ces vers furent compofés

en 1527 & qu’ils furent adreffés à Marguerite d’Alençon. Sans fuivre M. Génin dans un enchevêtrement de bévues qui nous paraiflent avoir été enfantées par un cerveau en mal d’érudition, nous prétendons que cette épître n’eft point de 1527, & qu’elle n’a pas plus été adreffée à la duchefîe d’Alençon qu’à la reine de Navarre. Le titre, tel qu’il nous eft fourni par le manufcrit & tel que nous le reproduifons,fans cette addition arbitraire « à la duchefîe d’Alençon »,appofée par un caprice inexplicabledeM. Génin, ne laifie aucun doute fur l’auteur de cette pièce. La place que ces vers occupent dans le recueil manufcrit au milieu d’autres poéfîes qui appartiennent à Marot concourrait encore, au befoin, à confirmer cette attribution. La plupart de ces poéfîes font poftérieures à la rentrée du poëte en France &, par confé-