Page:Marot - Les Œuvres, t. 3, éd. Guiffrey, 1881.djvu/425

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Si l’eusse peu : tel qu’il est toutesfois,
Protester veulx, affin d’eviter noise,
Que ce n’est point ung Tetin de Françoyse,
Et que voulu n’ay la bride lascher
A mes propos, pour les Dames fascher :
Mais voulentiers, qui l’Esprit exercite,
Ores le Blanc, ores le Noir recite :
Et est le Painctre indigne de louange,
Qui ne sçait paindre aussi bien Diable, qu’Ange.
Après la course il fault tirer la Barre :
Apres Bemol il fault chanter Becarre.
Là donc, Amys, celles, qu’avez louées,
Mieulx, qu’on n’a dict, sont de beaulté douées :
Parquoy n’entends, que vous vous desdiez
Des beaulx Blasons à elles desdiez :
Ains que chascun le Rebours chanter vueille,
Pour leur donner encores plus grand fueille :
Car vous sçavez qu’a Gorge blanche, et grasse,
Le Cordon noir n’a point maulvaise grâce.
Là doncq, là doncq, poulsez, faictes merveilles :
A beaulx Cheveux, et à belles Oreilles,
Faictes les moy les plus laidz, que l’on puisse :
Pochez cest Œil : fessez moy ceste Cuisse :
Descrivez moy en stile espoventable
Ung Sourcil gris : une Main detestable :