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Pour me garder d’aller jusque à quia.
Tout consulté ont remis au Printemps
Ma guerison : mais à ce que j’entends,
Si je ne puis au Printemps arriver,
Je suis taillé de mourir en Yver,
Et en danger (si en Yver je meurs)
De ne veoir pas les premiers Raisins meurs.
Voilà comment depuis neuf moys en çà
Je suis traicté. Or ce que me laissa
Mon Larronneau (long temps a) l’ay vendu,
Et en Sirop, et Julez despendu :
Ce neantmoins ce que je vous en mande,
N’est pour vous faire ou requeste, ou demande :
Je ne veulx point tant de gens ressembler,
Qui n’ont soucy aultre que d’assembler.
Tant qu’ilz vivront, ilz demanderont eulx,
Mais je commence à devenir honteux,
Et ne veulx plus à voz dons m’arrester.
Je ne dy pas, si voulez rien prester,
Que ne le preigne. Il n’est point de Presteur
(S’il veult prester) qui ne fasse ung Debteur.
Et sçavez vous (Sire) comment je paye ?
Nul ne le sçait, si premier ne l’essaye.
Vous me debvrez (si je puis) de retour :
Et vous feray encores ung bon tour,