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Si trompé suis, je dy que la Couleuvre
En voz Jardins soubz doulces fleurs se cueuvre.
Certes je croy, que vous cuidez (sans faincte)
Que j’ay basty mes excuses par craincte.
Bien peu s’en fault, que ne dye en mes Vers
Propos de vous, qui montre le revers.
Ma Muse ardante aultre chose ne quiert,
L’encre le veult, la Plume m’en requiert :
Et je leur dy, que rien de vous ne sçay :
Mais Dieu vous gard que j’en fasse l’essay.
N’ay je passé ma jeunesse abusée
Au tour de vous ? laquelle j’eusse usée
En meilleur lieu (peult estre en pire aussi) ;
Rien ne diray, n’ayez aulcun soucy :
Et si en sçay, bien je l’ose asseurer,
Pour faire rire, et pour faire pleurer.