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quitter Versailles. Cependant il s’offrit pour moi une fortune qui, dans ce moment-là, sembloit meilleure et plus solide. Je ne sais quel instinct, qui m’a toujours assez bien conduit, m’empêcha de la préférer.

Le maréchal de Belle-Isle étoit ministre de la guerre ; son fils unique, le comte de Gisors, le jeune homme du siècle le mieux élevé et le plus accompli, venoit d’obtenir la lieutenance et le commandement des carabiniers, dont le comte de Provence étoit colonel. Le régiment des carabiniers avoit un secrétaire attaché à la personne du commandant, avec un traitement de douze mille livres, et cette place étoit vacante. Un jeune homme de Versailles, appelé Dorlif, se présenta pour la

    1758, figure, comme celui de L. de Boissy, dans les registres du secrétariat de la Maison du roi (O1 102, fos 231-235). Les pensions de Cahusac, de Raynal, de Bridard de La Garde, de Séran de La Tour et de La Négerie, y sont maintenues au même taux, mais celle de Piron est portée à 1,800 livres, et celle de M. de Lironcourt avait été attribuée, par un brevet du 19 mai 1755, à Mlle de Lussan. Marmontel avait en outre à servir 2,400 livres à la veuve de Boissy et à son fils, 2,000 livres à Crébillon père, 2,000 livres à Gresset, 1,500 livres à Saint-Foix et 1,200 livres à Saint-Germain. Le 30 juillet suivant, sur la pension de Mlle de Lussan qui venait de mourir, deux autres brevets de 200 et de 800 livres furent attribués à l’abbé Guiroy « pour récompenser le zèle qu’il a fait paraître dans différents ouvrages littéraires », restés aussi inconnus que l’auteur à tous les bibliographes.