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Son frère, qui, nouvellement arrivé d’Italie, étoit pour moi un ami tout récent, m’avoit gagné le cœur par sa droiture et sa franchise. Ils vivoient ensemble, et leur sœur, veuve de M. Leyrin de Montigny, venoit de Lyon, avec sa jeune fille, embellir leur société.

L’abbé, qui m’avoit annoncé le bonheur qu’ils alloient avoir d’être réunis en famille, m’écrivit un jour : « Mon ami, c’est demain qu’arrivent nos femmes, venez nous aider, je vous prie, à les bien recevoir. »

Ici ma destinée va prendre une face nouvelle ; et c’est de ce billet que date le bonheur vertueux et inaltérable qui m’attendoit dans ma vieillesse, et dont je jouis depuis vingt ans.