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l’autre, en 1776, trois ans après qu’elle m’eut accordé cette heureuse hospitalité.

L’avènement du nouveau roi à la couronne fut suivi de son sacre dans l’église de Reims.

En qualité d’historiographe de France, il me fut enjoint d’assister à cette cérémonie auguste. Je ne répéterai point ici ce que j’en ai dit dans une lettre qui fut imprimée à mon insu, et que j’ai depuis insérée dans la collection de mes œuvres[1] ; elle est une foible peinture de l’effet de ce grand spectacle sur cinquante mille âmes que j’y vis rassemblées. Quant à ce qui m’est personnel, jamais rien ne m’a tant ému.

Au reste, j’eus, dans ce voyage, tous les agrémens que ma place pouvoit m’y procurer, et je crus les devoir à la manière honorable dont le maréchal de Beauvau[2], capitaine des gardes en exercice, et mon confrère à l’Académie françoise, eut la bonté de me traiter.

    lies) ont disparu en 1854, lors de l’achèvement de la rue de Rivoli.

  1. Lettre de Marmontel à M*** sur la cérémonie du sacre de Louis XVI (Reims, le 11 juin 1775). S. l. n. d., in-8o, 7 p.
  2. Charles-Juste de Beauvau, né à Lunéville le 10 novembre 1730, maréchal de France en 1783, mort le 19 mai 1793, au château du Val, près Saint-Germain-en-Laye. Il avait remplacé, en 1771, le président Hénault à l’Académie française.