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sur tous les points qui, dans ce livre, leur paroissoient répréhensibles. Ce personnage de médiateur, de conciliateur, parut lui plaire. Il me promit d’agir, et, de mon côté, il me dit d’aller voir le syndic de la Faculté, le docteur Riballier, et de m’expliquer avec lui.

J’allai voir Riballier : nos entretiens et ma correspondance avec lui sont imprimés ; je vous y renvoie.

Les autres docteurs qu’assembla l’archevêque à sa maison de Conflans, où je me rendois pour y conférer avec eux, furent un peu moins malhonnêtes que Riballier ; mais, dans nos conférences, ils portoient aussi l’habitude de falsifier les passages pour en dénaturer le sens. Armé de patience et de modération, je rectifiois le texte qu’ils avoient altéré, et leur expliquois ma pensée, en leur offrant d’insérer en notes ces explications dans mon livre, et l’archevêque étoit assez content de moi ; mais ces messieurs ne l’étoient pas. « Tout ce que vous nous dites là est inutile, conclut enfin l’abbé Le Fèvre (vieil ergoteur que dans l’école on n’appeloit que la Grande Cateau) ; il faut absolument faire disparoître de votre livre le quinzième chapitre : c’est là qu’est le venin.

— Si ce que vous me demandez étoit possible, lui répondis-je, peut-être le ferois-je pour l’amour de la paix ; mais, à l’heure qu’il est, il y a