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L’enseigne consterné se tut et ne prononça plus un mot.

Les coqs chantaient et l’aurore luisait quand il arriva à Jadrino. La porte de l’église était fermée. Vladimir paya son guide et se dirigea vers la maison du prêtre. Son traîneau à trois chevaux n’était pas là. Qu’allait-il apprendre ?

Mais voyons quel événement est arrivé dans la demeure du propriétaire de Nenaradof. Aucun événement. Le matin, les deux bonnes vieilles gens se sont levés à l’heure habituelle et se sont rendus dans la salle à manger. Gabriel Gabrilowitch, avec sa veste en laine et son bonnet de nuit, et Petrowna, avec sa robe de chambre. On servit le thé, et Gabriel envoya la servante demander des nouvelles de Marie. La servante revint annoncer que sa jeune maîtresse avait passé une mauvaise nuit ; mais qu’elle se trouvait mieux et qu’elle allait descendre. Quelques minutes après, la porte s’ouvrit et Marie embrassa ses parents.

— Comment vas-tu, pauvre malade ? lui dit son père.

— Mieux, répondit-elle.

— Je crois, ajouta sa mère, que tu avais hier la fièvre ?

— Peut-être, ma chère mère.

La journée se passa gaiement ; mais, vers le soir, Marie tomba malade. Le médecin qu’on envoya chercher à la ville la trouva dans le délire. Elle était en