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Je me rappelle les jours d’automne si vite écoulés dans le village de Saint-Louis. Là furent mes meilleures joies. Là sont maintenant mes tombes.

La terre d’Alsace si fertile, mais trop petite pour constituer un État indépendant, a toujours été convoitée par les puissances voisines. En 925, elle fut avec la Lorraine adjointe à l’empire germanique par Henri l’Oiseleur [1]. En 1643, elle fut cédée à la France par le traité de Westphalie dans les termes les plus explicites.

« L’empereur, tant en son nom qu’en celui de la maison d’Autriche, comme aussi l’empire renonceront à tous droits, domaines, propriétés, possession et juridiction qui ont jusqu’ici appartenu à l’empire, à l’empereur, ou à la maison d’Autriche, sur la ville de Brisach, le landgraviat de la haute et basse Alsace, sur le Sandgau et la préfecture provinciale de dix villes impériales qui sont situées en Alsace, savoir : Haguenau, Colmar, Schlestadt, Wissembourg, Landau, Obernai, Rosheim, Munster, au val Saint-Grégoire, Kaisersberg, Turckheim, tous les villages et tous les droits quelconques qui dépendront de ladite préfecture provinciale et les transporteront tous et un chacun d’iceux au roi Très Chrétien et au royaume de France, en sorte que la ville de Brisach et les quatre villages qui lui appartiennent, le landgraviat de l’une et de l’autre Alsace, le Sandgau et la préfecture provinciale sur les dix villes et lieux dépendants ; en outre, les vassaux habitants, hommes, sujets, villes, châteaux, villages, forteresses, bois, mines d’or et d’argent, et autres minéraux, rivières, ruisseaux, pâturages, tous droits, régales, appartenances avec toute sorte de juridictions, de supériorité et de suprêmes domaines appartiennent dès à présent et à perpétuité au roi Très Chrétien et à la couronne de France, et qu’ils soient censés lui appartenir sans aucune contradiction de la part de l’empereur, de l’empire, de la maison d’Autriche, ou

  1. Les délégués de Saxe et de Franconie qui allèrent annoncer à Henri son élection au trône impérial le trouvèrent dans les montagnes du Harz, occupé d’une chasse aux oiseaux. De là, son surnom d'oiseleur, Kohlrausch, Histoire d’Allemagne.