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il glisse, pourtant assez légèrement, madame LeMoyne, dont l’âme affectionnée devine toute l’étendue de ces périls, a senti plus d’une fois son cœur se serrer ; mais sa figure calme n’en a rien laissé paraître. Elle comprend que chacune des paroles du chef de la famille est une leçon donnée à ses jeunes fils dont elle a déjà le droit d’être fière, et que chaque trait de bravoure que le père laisse tomber dans l’âme de ses enfants est cette noble semence qui produit des héros et qui est destinée, sans doute, à faire sonner bien haut, par la suite, ce nom respecté de LeMoyne qu’elle a appris à vénérer depuis le jour où elle a acquis le droit de le porter.

Ces beaux exemples que les frères LeMoyne avaient continuellement sous les yeux produisirent de très-bonne heure les plus heureux fruits, et à l’âge